Quel est le point commun entre les mystérieuses eaux primordiales de la création, la première loi de la thermodynamique et la théorie de la relativité d'Albert Einstein (E = mc²) ? Pour le découvrir, rejoignez-nous dans cette leçon où nous nous embarquons dans une odyssée extraordinaire au cœur des profondeurs du cosmos AVANT sa naissance grandiose. Cela pourrait bien bouleverser tout ce que vous pensiez savoir.
Bienvenue dans le programme. Je m'appelle, Jack Logan.
Je suis ravi de vous retrouver. Nous avons un super programme aujourd'hui. J'ai hâte de plonger directement dedans et de commencer.
Je veux débuter par un bref rappel de la leçon précédente. Nous avons commencé par la création. Pourquoi ? Parce que c'est là que les anciens ont commencé, en s'attaquant au plus grand mystère du monde : comment la vie est apparue. Les anciens accordaient une importance extraordinaire à la création, qui, dans le jargon des érudits, est appelé la cosmogonie, l'histoire de l'origine de l'univers.
Dans cette leçon, nous allons plus en profondeur. Pourquoi ils ont commencé par la création, et pourquoi ils estimaient qu'il était si important de partir de là ? Nous avons aussi établi que les anciens ne racontaient pas des histoires de création radicalement différentes. D'après les recherches de Van der Sluis, nous avons appris que les anciens racontaient une histoire étonnamment similaire de la façon dont l'univers, la terre et la vie sont apparus. Ils racontaient cette même histoire partout sur le globe, d'un hémisphère à l'autre et d'un continent à l'autre, aussi improbable que cela puisse paraître. Van der Sluis soutient que l'uniformité de l'histoire de la création est, je cite :
« un argument solide en faveur d'une origine homogène. »
Nous appelons cette origine la tradition primordiale.
Nous avons aussi établi que les anciens commençaient leur histoire de création par une description de l'état pré-créatif de l'univers comme étant de l'eau ou une mer primordiale. Pour l'esprit moderne, cela pourrait sembler étrange ou un peu bizarre de décrire l'état pré-créatif de l'univers comme de l'eau ou du lait. Mais cette perception est en réalité due à un manque moderne de maîtrise du symbolisme, plutôt qu'à un manque de sophistication chez les anciens. En fait, vous découvrirez tout au long de ces leçons que c'est tout le contraire. Les anciens utilisaient les symboles de manière si sophistiquée, avec des systèmes entiers de correspondances, à tel point que même aujourd'hui, des érudits avec plusieurs diplômes universitaires de prestigieuses universités peinent encore à démêler leurs relations complexes et à leur attribuer une véritable signification religieuse. Cela est particulièrement évident en égyptologie. Il est important de souligner ici que les anciens ne croyaient pas que leur état pré-créatif était littérale fait de lait ou d'eau. Ces descriptions sont symboliques. Le grand spécialiste de la religion comparée, Mircea Eliade, que vous devriez connaître maintenant, appelle cela le symbolisme aquatique ou la cosmologie aquatique. Il note :
« Un point est essentiel ici. La structure des cosmogonies aquatiques ne peut être complètement révélée que par le symbolisme aquatique, qui est le seul système capable d'intégrer toutes les révélations particulières d'innombrables hiérophanies. »
Si vous ne savez pas ce que c'est qu'une hiérophanie, c'est une manifestation du sacré. C'est une expérience spirituelle.
« Cette loi, de plus, vaut pour tout symbolisme. C'est le symbolisme dans son ensemble qui valorise les diverses significations de la hiérophanie. Les eaux ne révèlent leur sens profond que dans la mesure où la structure du symbolisme aquatique est connue. »
En d'autres termes, les hommes et les femmes modernes comme vous et moi devons augmenter notre maîtrise du symbolisme, sinon nous resterons pour toujours dans l'obscurité. Les anciens utilisaient des symboles d'objets temporels quotidiens comme l'eau et le lait pour exprimer l'inexprimable, pour transmettre des réalités spirituelles transcendantes sacrées inexprimables ou des vérités spirituelles.
Les symboles sont un moyen pour les êtres humains d'exprimer des choses qu'ils ont du mal à exprimer, ou qui, comme le spirituel, sont impossibles à exprimer parfaitement. Par exemple, les écrivains font cela tout le temps quand ils utilisent des comparaisons, par exemple : « Joe est comme un toreau. » Nous savons tous que Joe n'est pas littéralement un taureau, mais l'écrivain utilise un taureau pour exprimer que Joe a des caractéristiques similaires à celles d'un taureau. L'auteur espère que le lecteur connaît assez les taureaux pour reconnaître des caractéristiques de comportement taurin, de puissance, d'agressivité et de fertilité chez la personne qu'il compare à un taureau.
Maintenant, la différence avec les symboles sacrés c'est qu'ils ne peuvent jamais transmettre parfaitement la réalité sacrée parce que cette réalité est par nature ineffable ou inexprimable. Un bon exemple moderne pourrait être d'essayer d'exprimer par des mots l'amour profond que vous avez pour une autre personne ; cet amour presque spirituel que vous pourriez avoir, disons, pour votre mère. Chaque fois que j'ai essayé de le faire, je finis par regarder les cartes que j'ai écrites, et je pense à quel point les mots échouent complètement à transmettre ce que je ressens profondément. Les anciens vous diraient, ne vous inquiétez pas pour ça, parce que ce n'est même pas possible de transmettre avec des mots temporels la réalité de l'amour spirituel. C'est trop profond, trop multidimensionnel, trop impressionnant pour être mis dans notre vocabulaire limité. Il n'y a pas de vocabulaire pour ça. Alors, comment l'exprimez-vous ? Avec un énorme bouquet de roses, de la poésie par des poètes qui semblent s'approcher beaucoup plus près d'exprimer l'inexprimable que le reste d'entre nous, ou avec un câlin, ou une carte. Nous utilisons toutes ces choses auxquelles nous pouvons penser pour transmettre la réalité spirituelle de l'amour profond que nous ressentons, mais nous savons au fond de nous que nous ne l'avons toujours pas exprimé exactement comme nous le vivons.
Tout ce qui relève de la réalité spirituelle est comme ça. Il n'est pas possible d'exprimer pleinement une réalité spirituelle à une autre personne. Vous ne pouvez tout simplement pas le faire. La seule façon pour une autre personne de la comprendre est de la vivre elle-même. Cela ne peut venir d'une seule voie, par la révélation spirituelle.
La réalité spirituelle est révélée. Elle ne vient pas autrement.
Par exemple, le moyen le plus proche dont nous disposons pour transmettre des réalités spirituelles telles que l'amour spirituel est d'utiliser des approximations symboliques. C'est pourquoi nous utilisons souvent des roses ou de belles fleurs. Elles transmettent comment l'amour spirituel est beau et inspirant, vivant, comment l'amour spirituel s'épanouit et grandit. Et si nous restons assis là à contempler leur beauté assez longtemps, elles peuvent nous donner des aperçus de l'amour spirituel. Mais même si ces fleurs se rapprochent beaucoup de l'amour spirituel, elles n'en restent pas moins une approximation. Elles ne sont pas l'amour spirituel lui-même. Parce que la seule façon de savoir ce qu'est l'amour spirituel, c'est de le vivre soi-même. Ces fleurs sont vraiment utiles, cependant, parce qu'elles nous indiquent la bonne direction. Elles rendent l'inexprimable un peu plus accessible. René Guénon, le dit comme ça :
« L'une des fonctions générales du symbolisme est effectivement de suggérer l'inexprimable, de donner un pressentiment de lui, ou mieux dit, de le rendre accessible, de ce qui peut être saisi immédiatement à ce qui ne peut être saisi qu'avec beaucoup plus de difficulté. »
Ce qui est important ici, c'est que les symboles religieux sont des outils pour aider à diriger nos esprits, pour nous aider à méditer sur le spirituel, pour donner des indices aux réalités spirituelles qui nous sont accessibles uniquement si nous sommes prêts à en payer le prix.
Revenons aux eaux primordiales. Bien sûr, il y aura toujours ceux qui prétendent que les anciens concevaient un état pré-créatif composé de lait et d'eau littéraux. Et cette affirmation révèle en réalté le manque de compréhension de celui qui l'affirme, et non le manque de compréhension des anciens. Guénon l'a dit le mieux, et il le dit avec un peu de piquant. Il dit :
« Les philosophes ne réussiront jamais à pénétrer le sens profond du symbole le moins important parce que le symbolisme dépasse entièrement leur manière de penser et échappe donc inévitablement à leur emprise. »
Faut adorer Guénon. C'est populaire dans les études académiques aujourd'hui de dépeindre les anciens comme des humains primitifs d'une infériorité intellectuelle. Mais je pense que vous verrez, au fur et à mesure que votre maîtrise du symbolisme augmentera tout au long de ces leçons, que les anciens étaient tout sauf des inférieurs intellectuels. En fait, je pense que vous serez impressionnés, même inspirés, par les couches sophistiquées sur couches de signification et de correspondances qui sont cachées dans les symboles que les anciens utilisaient pour exprimer la réalité spirituelle. C'est donc une chose de décrire la cosmologie ancienne, mais c'en est une autre entièrement de comprendre ce que les anciens voulaient dire en utilisant les images et les symboles qu'ils ont utilisés pour exprimer la création de l'univers.
La religion est, et a toujours été, une question de sens, de sens spirituel, pas des symboles temporels réels qu'on a utilisés. Nous devons donc chercher le sens enseigné derrière les symboles de l'eau et du lait, sinon la conception des anciens de l'état pré-créatif finit par ressembler à rien de plus qu'une description fantaisiste, improbable, enfantine de la création. Si nous voulons démêler le mystère central du monde, comment l'univers, la terre et la vie sont apparus, nous devons commencer par décrypter les symboles que les anciens utilisaient pour le décrire. Une fois que nous l'aurons fait, cela déverrouillera les principes spirituels étonnants et les réalités cachées derrière ces symboles.
Commençons donc par l'eau ou la cosmologie aquatique. David Leeming, diplômé de l'Université de Princeton et expert bien connu en mythologie, en décrivant les eaux primordiales, a écrit dans l'Encyclopédie de la psychologie et de la religion ce qui suit :
« Toutes les cultures reconnaissent naturellement l'eau comme une source nécessaire de vie et de survie, ce qui en fait un symbole utile de fertilité créative, de fertilité spirituelle et psychologique, ainsi que de fertilité physique. »
Un texte indien dans la tradition védique dit quelque chose de assez similaire. Il dit :
« Eau, tu es la source de toutes choses et de toute existence. »
Le Dr Leeming continue, je cite :
« En même temps, de grandes masses d'eau sont incontrôlables et donc aptes à représenter le chaos, le chaos qui précède la création. Ces deux fonctions symboliques, source de vie et chaos, nous mènent à l'idée de potentiel, une réalité encore non formée. Les eaux parlent aussi de la métaphore plus large de la création comme naissance. Nous sommes tous nés des eaux maternelles. Et donc dans la mythologie de la création, les mondes naissent typiquement des eaux. »
Donc, les anciens utilisaient l'eau pour exprimer trois aspects très importants de l'état pré-créatif (et il y en a probablement beaucoup plus que ces trois parce que c'est comme ça que fonctionne le symbolisme).
Premièrement, ils utilisaient l'eau pour exprimer que l'état pré-créatif avait le potentiel de vie. Dans le monde temporel, la relation entre l'eau et la vie est assez claire. Elle est abondante. L'eau est essentielle à la croissance des plantes, des champs de céréales, des arbres, et elle est aussi essentielle à la vie des êtres humains. Nos corps exigent un réapprovisionnement constant en eau pour rester en vie. Tous nos organes vitaux nécessitent de l'eau pour survivre. En tant qu'êtres humains, vous ne pouvez pas survivre plus de trois jours sans eau. L'eau soutient chaque création. Les anciens ont choisi l'eau pour décrire l'état pré-créatif précisément parce que dans le monde temporel, elle est essentielle à la fertilité de la terre et au maintien de la vie. C'est la source de la vie, la source sustentatrice de l'existence. Nous voyons l'eau utilisée symboliquement dans la tradition chrétienne dans le Nouveau Testament, dans Jean 4:14, quand le Christ associe les propriétés vivifiantes de l'eau aux propriétés vivifiantes de sa doctrine, aux propriétés vivifiantes de suivre ses enseignements. Dans Jean 4:14 il est écrit :
« Mais quiconque boit de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif ; mais l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissant en vie éternelle. »
Dans ce verset, le Christ utilise l'eau comme symbole pour enseigner à la femme au puits un principe spirituel vraiment important. Il lui enseigne que comme l'eau, qui est la source de la vie physique, de la fertilité et de la croissance, lui et sa doctrine sont la source de la vie spirituelle, la vie de l'âme. Il lui enseigne que si elle boit de sa doctrine, qui contient la source de la vie éternelle, cela nourrira son esprit. Cela germera comme une graine et grandira en elle, agrandissant son âme, éclairant sa compréhension et élargissant son esprit jusqu'à ce que, symboliquement, l'arbre de vie, l'arbre de la vie éternelle, ait pris racine en elle et ait atteint sa pleine floraison dans son âme. Le Christ enseigne que son eau vive est la source de cette croissance spirituelle.
J'espère que vous pouvez voir ici comment le Christ utilise un symbole temporel, l'eau, pour exprimer des réalités spirituelles beaucoup, beaucoup plus grandes.
Deuxièmement, les anciens utilisaient l'eau pour exprimer que l'état pré-créatif de l'univers était justement cela, pré-créatif. Il était sans création. Il était caractérisé comme un état de désordre ou de chaos. Les anciens utilisaient des descriptions comme des eaux bouillonnantes et du lait baratté pour symboliser un état informe, désordonné, confus, chaotique, inorganisé, incontrôlable, diffus, indifférencié, amorphe. En gros, tous les mots qui sont l'antithèse de la création et de l'ordre. Une façon d'imaginer cela, c'est comme des Lego. Je ne sais pas si vous avez des enfants, mais imaginez que vous avez des boîtes de Lego et les Lego sont étalés partout sur le sol, et il y a des Lego partout. C'est comme une mer ou un océan de Lego. Il n'y a pas de création en eux. Il n'y a pas de forme en eux. Ils ont le potentiel pour des innovations et des créations incroyables que les enfants peuvent en faire, mais dans l'état où ils sont, ils sont amorphes. Ils sont sans création. Ils sont indifférenciés. Ce n'est pas une analogie parfaite, mais c'est une bonne comparaison pour ce qu'ils essaient de faire en utilisant l'eau pour exprimer l'état pré-créatif. Van der Sluis l'appelle : « La condition primordiale de singularité inorganisée. »
Vous savez, ce qui est vraiment intéressant dans la description ancienne de l'état pré-créatif, c'est qu'il n'est pas décrit comme vide. Les anciens ne le caractérisent pas comme nu ou non rempli ou ne contenant rien. En fait, c'est tout le contraire. Ils le caractérisent comme une substance pré-créative qui déborde de potentiel pour la vie. Ils utilisent des mots comme mer pour transmettre que cette substance est vaste et remplit l'état pré-créatif à perte de vue. Après avoir catalogué des milliers de cosmologies anciennes, Van der Sluis note :
« Le concept de création ex nihilo, ou une formation de toutes les choses existantes à partir de rien, est largement une invention de spéculations modernes, étrangère à la pensée archaïque. Dans les traditions mythiques et cosmologiques anciennes, le monde est presque toujours déclaré avoir été formé à partir d'une sorte de matériau préexistant, qu'il soit confus et désorganisé, un état de chaos qui possédait de la substance et n'était pas précédé d'une ère de rien. Seules quelques exceptions à ce modèle existent. »
Van der Sluis conclue que cette charactérisation d'un état pré-créatif plein de substance, débordant de potentiel créatif est « l'état putatif le plus ancien rappelé de l'univers. » (Putatif veut dire généralement considéré ou compris). Il n'a pas trouvé une caractérisation différente de l'état pré-créatif dans son inventaire de cosmologie traditionnelle qui est plus vieille que celle-ci, et je pense que c'est assez intéressant.
Connaître un peu l'histoire de la notion de création, comme la création ex nihilo, est un peu utile. La notion de création ex nihilo, une création à partir de rien, n'apparaît en fait pas sous forme écrite avant le IIe siècle après J.-C. Des milliers et des milliers d'années après que les anciens aient déclaré que l'état pré-créatif était composé d'une sorte de substance ou de matière inorganisée. Cette notion de création ex nihilo a été proposée pour la première fois par écrit par Théophile d'Antioche. Il était le patriarche d'Antioche entre 169 et 182 après J.-C. Vous pouvez trouver son écrit sur la création ex nihilo dans son œuvre À Autolycus. Les idées de Théophile ont ensuite été adoptées par les Pères de l'Église comme un principe de la théologie chrétienne. Il est révélateur que Théophile arrive à la création ex nihilo de lui-même via la raison ou l'invention philosophique. Il ne prétend jamais que la création ex nihilo lui a été divinement révélée, et cela contraste fortement avec les anciens qui, à travers le globe, réitèrent que la connaissance de la cosmogonie, une création née de matière préexistante, a été révélée aux êtres humains au commencement. Il s'avère que les anciens étaient vraiment sur la bonne piste, quelque chose que la science moderne et l'histoire de la création ancienne ont convergé et nous donnent raison de questionner sérieusement l'adoption tardive du modèle ex nihilo de la création.
En latin, la description ancienne de l'état pré-créatif de l'univers est ex nihilo nihil fit, ce qui signifie que rien ne vient de rien, ce qui veut dire que la création de l'univers n'a pas été formée à partir de rien. Elle a été formée à partir d'une sorte de matière réelle éternelle, inorganisée. Chose intéressante, entre 1824 et 1912, quatre scientifiques, Sadi Carnot, Rudolf Clausius, William Thomson et Walther Nernst, ont établi les lois fondamentales de la thermodynamique, dont il y en a trois.
La première loi de la thermodynamique affirme :
« L'énergie totale d'un système isolé est constante. L'énergie peut être transformée d'une forme à une autre, mais ne peut être ni créée ni détruite. »
En d'autres termes, la quantité totale d'énergie dans l'univers ne change jamais. Quoi qu'il arrive, l'énergie ne peut être ni créée ni détruite. Elle ne peut que changer de forme. Cela pourrait être un peu difficile à concevoir pour nos cerveaux, mais cela a été confirmé encore et encore par la science. Ce qui est composé de matière est éternel. Il ne peut être détruit. Albert Einstein a démontré cette relation étroite entre l'énergie et la matière dans sa célèbre équation E = mc² (c.a.d énergie égale masse fois la vitesse de la lumière au carré), quand il a montré que l'énergie était une propriété de la matière. Einstein soutenait que la quantité d'énergie et de matière dans l'univers était fixe. De plus, des modélisations scientifiques récentes suggèrent que la matière et l'énergie pourraient être une seule et même chose. Larry Silverberg, professeur d'ingénierie mécanique et aérospatiale à l'Université de Caroline du Nord, et son collègue Jeffrey Eischen, ont écrit ceci en décembre 2020 :
« Mon collègue et moi avons décrit une façon plus précis de penser à la matière. Nous proposons que la matière n'est pas faite de particules ou d'ondes comme on le pensait depuis longtemps, mais plus fondamentalement que la matière est faite de fragments d'énergie. »
Jusqu'à présent, leurs modèles ont été d'une précision stupéfiante.
Donc, selon la première loi de la thermodynamique, l'énergie ne peut être ni créée ni détruite. Elle est éternelle. Et si nous associons cela avec le travail de Silverberg et Eischen démontrant que la matière est faite de fragments d'énergie, alors nous pouvons dire la même chose de la matière que de l'énergie. Elle ne peut être ni créée ni détruite. Elle est éternelle.
Tout comme les anciens l'ont décrit, l'océan primordial, une mer de materia prima, matière brute ou première matière, une masse de matière inordonnée, mieux visualisée comme étant de l'eau ou du lait, pour la vie qu'elle a le potentiel d'apporter.
Une dernière idée scientifique. Les scientifiques n'ont jamais pu créer quoi que ce soit ex nihilo. Pas une seule chose. Ils n'ont jamais pu créer quelque chose à partir de rien. Ils ne peuvent pas le faire. Ils ont cependant pu créer de la matière à partir de lumière, ce qui est extrêmement intéressant. En gros, ils utilisent le RHIC, ou collisionneur d'ions lourds relativistes, avec lequel ils ont fait s'entrechoquer des photons de lumière et des paires d'électrons et de positrons. Le résultat : de la matière a été créée. Le Laboratoire national de Brookhaven, qui a mené la recherche, note ceci :
« Cette conversion de lumière énergétique en matière est une conséquence directe de la célèbre équation E = mc² d'Einstein, qui affirme que l'énergie et la matière sont interchangeables. Les réactions nucléaires dans le soleil et dans les centrales nucléaires convertissent régulièrement la matière en énergie. »
Les scientifiques ont converti l'énergie lumineuse directement en matière en une seule étape. Donc oui, il semble possible de fabriquer de la matière, mais il est extrêmement important de souligner que les scientifiques n'ont pas créé de la matière. Ils ont fabriqué de la matière, et il y a une énorme différence. Ils ont fabriqué de la matière à partir de quelque chose d'autre, quelque chose qui existait auparavant, des photons de lumière, tout comme les anciens l'affirmaient. La création aujourd'hui n'est possible que ex nihilo nihil fit. Vous ne pouvez pas fabriquer quelque chose à partir de rien. Vous ne pouvez créer quelque chose qu'à partir de quelque chose, et ce quelque chose est éternel. Les anciens étaient vraiment sur la bonne piste, quelque chose que nous commençons à peine à comprendre sur la création et la cosmologie au XXIe siècle. Van der Sluis réitère :
« Les traditions disant que l'état le plus ancien de l'univers était le vide sont largement surpassées en nombre par les récits de création qui postulent l'existence originale de la matière sous une forme typiquement désorganisée, indifférenciée ou indésirable. »
La présentation de preuves scientifiques ici exige une petite pause. En vérité, les personnes religieuses n'ont pas besoin de rejeter la science. Moi, par exemple, je ne le fais pas. J'adore toutes les choses que j'ai apprises grâce à l'investigation scientifique. Je pourrais rejeter les hypothèses qui sous-tendent la méthode scientifique, mais je ne rejette pas que la science puisse et ait illuminé ma compréhension du monde naturel. Je ne vois pas le besoin de les opposer l'une à l'autre. Cependant, je soutiens que la science est encore dans son enfance et elle est limitée par les preuves disponibles, alors que Dieu, l'Être Suprême, ne l'est pas. Je dirais qu'un jour, si on lui donne assez de temps, les deux convergeront. Pour l'instant, je crois que Dieu, l'Être Suprême, garde certaines choses cachées à la science pour que la foi puisse et doive être développée.
Vivant dans une existence temporelle, nous pouvons exiger une cause pour l'existence de cette matière en question. Donc, il peut être difficile pour nous de concevoir la possibilité que la matière ait toujours existé, qu'elle soit fixe et ne puisse être ni créée ni détruite, qu'elle soit éternelle. Mais si nous descendons cette ligne de pensée, nous n'allons pas très loin. Essayons :
Si Dieu a créé la matière, alors qui ou quoi a créé Dieu ?
Et si Dieu a été créé par un Dieu, alors qui ou quoi a créé ce Dieu ?
Vous voyez ? C'est une régression infinie. La réponse à qui a créé Dieu nous ramènera toujours à une cause incausée. Dans ce monde temporel, nous exigeons de connaître son agent causal. Mais, même si cela dépasse notre compréhension, il est possible qu'elle ait toujours existé, que la matière et Dieu, ou l'être suprême, aient toujours existé, que rien ne les ait causés. Le philosophe William Rowe a soutenu qu'il n'y a en réalité que deux options : soit l'existence a toujours existé, soit elle a émergé spontanément. Dans les deux cas, il n'y a pas de cause, aussi déstabilisant que cela soit pour nous, types terrestres. Nous sommes socialisés dans notre expérience temporelle à ce que A doive précéder B dans le temps, et donc tout doit avoir une cause. Mais cette attente et cette recherche d'une cause n'est pas nécessairement une nécessité, surtout pour un royaume en dehors du terrestre qui pourrait bien être atemporel ou en dehors du temps. Dans un tel cas, un agent causal pour la matière éternelle ou un être suprême ne serait pas une nécessité.
D'accord. Revenons à comment les anciens utilisaient l'eau pour exprimer trois caractéristiques importantes de l'état pré-créatif. Je vais démêler les mystères derrière l'eau primordiale ici. La première mettait l'accent sur l'état pré-créatif comme un état plein de potentiel pour la vie. La deuxième soulignait l'état pré-créatif comme un état de matière abondante, chaotique, désorganisée. Troisièmement, l'eau comme cosmologie aquatique parle du motif beaucoup plus profond de la naissance. Les implications spirituelles du symbolisme aquatique sont très importantes. Quand les eaux d'une femme se rompent, la naissance physique d'un enfant a lieu. L'eau est le précurseur de la naissance, que ce soit la naissance du cosmos, la naissance de la terre, la naissance d'un enfant, et comme nous le verrons tout au long de ces leçons, la naissance de l'être spirituel. Nous verrons que la cosmologie aquatique servira comme l'une des expressions les plus profondes, sinon l'expression par excellence de la naissance spirituelle. Donc, un récit de la création du cosmos et de la terre sert de modèle vivant pour la création de l'homme nouveau, celui qui s'est débarrassé de la vie chaotique, confuse, désordonnée du profane et naît à nouveau. Il ou elle naît spirituellement.
Nous pouvons voir des exemples clairs entre l'eau, les eaux primordiales de la création, et la naissance dans les archives anciennes. Le motif de la naissance apparaît dans trois contextes.
Premièrement, nous trouvons des textes anciens qui font référence à la naissance primordiale du roi ou des dieux à partir des eaux primordiales. En Égypte, les eaux primordiales sont appelées Noun, en Mésopotamie, l'Apsû et en ancien Israël, Tehom. En Égypte ancienne, l'un des textes des pyramides égyptiens anciens inscrits sur la pyramide du roi Pépi Ier, le texte des pyramides 486 datée d'environ 2400 av. J.-C., parle de la naissance pré-mortelle du roi Pépi à partir des eaux primordiales de Noun. Il dit :
« Je suis né dans Noun alors que le ciel n'existait pas encore, alors que la terre n'existait pas encore. »
Dans ce texte, le roi Pépi Ier déclare que son ka, ou esprit, comme nous l'avons souligné dans la leçon numéro 10, est né des eaux primordiales de Noun. Cela montre le lien entre la naissance du ba du roi, ou esprit, et les eaux primordiales. Si vous êtes intéressé à en apprendre plus, consultez la leçon numéro 10 où nous entrons dans plus de détails.
Dans le Texte des Pyramides 669, aussi dans la pyramide du roi Pépi Ier, nous voyons la connexion entre les eaux et la naissance de l'âme ba du roi. Il dit :
« Les eaux qui sont dans Noun ont été formées au son du cri de la mère de Pépi Néferkara, Nout, quand elle lui a donné naissance et la couronne liée à la tête sur Pépi Néferkara. »
Dans ce texte, nous avons référence aux eaux primordiales et aux douleurs de la déesse Nout au moment de la naissance primordiale de son fils, Pépi Néferkara qui, d'après ce texte, elle a couronné roi pré-mortel, ce qui est vraiment intriguant. La connexion entre les eaux primordiales et la naissance est claire ici.
En Mésopotamie, dans l'hymne à Nanna, le dieu lunaire mésopotamien, il dit :
« Ô fils de prince, quand tu sors de la mer sainte, tu es resplendissant. »
Dans ce verset, le dieu Nanna naît de la mer sainte ou l'Apsû, les eaux primordiales. Il est intéressant qu'il soit décrit ici comme resplendissant après sa naissance de ces eaux. Gardez cela à l'esprit et nous y reviendrons dans quelques minutes. Il continue en nous disant plus sur sa nature resplendissante. Il dit :
« Des eaux souterraines Apsû, portant une splendeur terrifiante, un éclat, tu lèves la tête vers ton destin heureux. »
Ici, nous avons les mêmes trois motifs, les eaux primordiales, le roi. Ces eaux sont clairement considéré ici comme la source de la vie.
Dans la Bible hébraïque, nous voyons le lien entre une existence primordiale et les eaux primordiales dans les Proverbes chapitre 8, à partir du verset 22. Ici, le roi Salomon parle de la sagesse existant dans le Seigneur et donc le Seigneur avant la création de la terre au moment du, je cite, face de l'abîme qui est Tehom ou les eaux primordiales, et il dit :
« Le Seigneur m'a possédée au commencement de sa voie, avant ses œuvres d'autrefois. J'ai été établie de toute éternité, dès le commencement, avant que la terre fût. Quand il n'y avait point d'abîmes, j'ai été enfantée ; quand il n'y avait point de sources chargées d'eaux. Avant que les montagnes fussent formées, avant les collines, j'ai été enfantée ; quand il n'avait point encore fait la terre, ni les champs, ni le commencement de la poussière du monde. Quand il disposait les cieux, j'y étais ; quand il traçait un cercle sur la face de l'abîme. »
Ici, cercle ou compas peut faire référence à Dieu comme le grand architecte traçant un cercle pour la terre pour la création. Ou, comme Job semble l'indiquer, cela pourrait être Dieu plaçant des limites autour des eaux primordiales pour que la création puisse avoir lieu. Mais dans tous les cas, vous avez le Seigneur ici déclarant qu'il était là au moment de la création dans la pré-existence primordiale.
Dans chacun de ces cas, que ce soit de l'Égypte, de la Mésopotamie ou des anciens Israélites, nous voyons cette association entre les eaux primordiales et la naissance pré-mortelle du roi ou d'un dieu comme le mésopotamien Nanna ou le fils de Dieu chrétien, le Christ.
Deuxièmement, nous trouvons des textes anciens qui font référence à la naissance de la terre, la création physique, à partir des eaux primordiales. C'est de ces eaux, comme nous l'avons souligné dans la leçon numéro 10, que les Égyptiens, les Mésopotamiens et les anciens Israélites attestaient que la terre physique est née ou créée. Dans un hymne égyptien ancien daté d'environ 200 av. J.-C., il dit :
« Tu t'es dressé comme roi sur la terre pendant sa lassitude. Cela l'a tirée des eaux primordiales. »
En Mésopotamie, dans la tablette cunéiforme numéro 13, cela raconte comment le dieu Marduk crée la terre à partir de son radeau, qui est situé sur les eaux primordiales. Il dit que la terre est née de l'Apsû :
« Marduk a construit un radeau sur la face de l'eau, l'herbe, le jonc du marais, le roseau et la forêt il a créés, l'herbe verte du champ il a créée, les terres et les marais et les marécages, les vergers et les forêts. »
Dans la Genèse chapitre 1, c'est aussi de ces eaux primordiales, appelés Tehom en hébreu, que la terre est née. Genèse 1:2 & 9 disent :
« Les ténèbres étaient sur la face de l'abîme et Dieu dit : Que la terre sèche paraisse, et il en fut ainsi. »
Troisièmement, nous trouvons des textes anciens qui parlent de la renaissance spirituelle du roi ou de Dieu et aux eaux primordiales de la création. Dans ces passages, nous voyons les lignes se brouiller entre les eaux primordiales et la naissance primordiale du ba, la naissance physique de la terre, et la renaissance spirituelle du roi ou des aspirants. Dans la plupart de ces cas, cette dernière renaissance spirituelle était le principe théologique principal que les anciens essayaient de souligner parce que la renaissance spirituelle était la doctrine suprême enseignée dans chacune de leurs traditions respectives. Et puisque celles-ci dérivent d'une seule source, la tradition primordiale enseignée par Dieu au commencement, cela implique que la renaissance spirituelle était la doctrine suprême enseignée dans la tradition primordiale. Voici quelques exemples.
Dans le texte des pyramides 607, traduit par James P. Allen, il dit :
« Noun m'a donné naissance sur sa main gauche, jeune et pas encore expérimenté. Il m'a sauvé des dieux du désordre. »
Le Dr Popielska-Grzybkowska dit ceci de ce texte :
« Le passage à travers Noun, ou l'existence dans Noun, qui signifie annonçait l'évolution d'un être, un changement si vivement crucial dans les métamorphoses progressives du pharaon. Il semble évident que l'immersion dans le non-existence primordiale, qui était simultanément le commencement de chaque élément de la vie, était indispensable pour subir une métamorphose finale en le créateur Atoum, et donc assumer une forme finale. C'est pourquoi le roi revient à l'âge d'un enfant, jeune et inexpérimenté, mais pur. Conformément à cette conception, le pharaon décédé atteint les lieux de Noun, et là l'enfant du créateur se rajeunit et par conséquent vient à l'être continuellement et éternellement. »
Ainsi, selon Popielska-Grzybkowska, le roi doit être immergé dans les eaux pré-créatives de Noun et renaître comme un enfant avant de pouvoir prendre « la forme du dieu Atoum ». Les eaux de Noun représentent symboliquement les eaux maternelles de la naissance physique réelle, le liquide amniotique à partir duquel tous les bébés naissent physiquement. Aussi, personne ne naît adulte, nous sommes nés des nourrissons qui grandissent en adultes. Donc le symbolisme du roi passant à travers les eaux primordiales de Noun implique que le roi doit spirituellement renaître comme un enfant avant de pouvoir prendre les attributs et « la forme des dieux ».
Le thème de la renaissance spirituelle est une caractéristique quintessentielle de la tradition religieuse égyptienne ancienne et nous y reviendrons en beaucoup plus de détails dans une leçon future.
Nous voyons un texte similaire dans la pyramide du roi Pépi. Et il dit :
« Bienvenue mon un de Noun, bienvenue notre frère aîné, premier de son père, premier-né de sa mère, disent les dieux, car c'est le ciel qui l'a conçu et l'étoile du matin lui a donné naissance. »
Nous voyons le symbolisme de la renaissance dans ce passage en référence à Noun, les eaux primordiales, « il est l'un de Noun », mais aussi en référence à la montée de l'étoile du matin, « l'étoile de l'aube ». Vous pouvez voir le symbolisme de la renaissance dans les deux. En Mésopotamie, dans l'hymne à Nanna, que j'ai lu plus tôt, nous voyons le dieu Nanna né dans les eaux primordiales, mais le langage utilisé ici semble souligner la renaissance spirituelle. Il dit :
« Des eaux souterraines, l'Apsû, portant une splendeur terrifiante, un éclat, tu lèves la tête vers ton destin heureux. »
Ici, quand Nanna émerge des eaux primordiales, son éclat et sa splendeur ou gloire est terrifiante, suggérant qu'une sorte de renaissance spirituelle ou transformation spirituelle a eu lieu en entrant dans l'Apsû, dans les eaux. Cela est similaire au roi Pépi Ier devenant comme Atoum après avoir été immergé dans les eaux de Noun.
Parmi les anciens Hébreux, l'exemple le plus fascinant implique le patriarche ancien Noé et le déluge catastrophique mondial que nous connaissons. Dans l'histoire du déluge, ce sont les eaux du déluge qui immergent la terre, la débarrassant des injustes. C'est une renaissance spirituelle à l'échelle mondiale. Le spécialiste de la religion comparée Mircea Eliade a dit ceci du déluge, de l'immersion dans l'eau et de la renaissance spirituelle :
« L'immersion est l'équivalent au niveau humain de la mort et au niveau cosmique du cataclysme, le déluge, qui dissout périodiquement le monde dans l'océan primordial. Brisant toutes les formes, effaçant tout le passé, l'eau possède le pouvoir de purifier, de purifier et de régénérer et de donner une nouvelle naissance car ce qui est immergé dedans meurt et en ressortant de l'eau est comme un enfant sans aucun péché ni passé capable de recevoir une nouvelle révélation et de commencer une vie nouvelle et réelle. Quand les eaux du déluge se sont retirées, la terre est née à nouveau. »
Prenez un moment et réfléchissez. Comment tous ces mêmes motifs d'eau et de renaissance apparaissent-ils dans le christianisme ? Si vous avez pensé au baptême, alors vous êtes bien en route pour comprendre certains des principes spirituels profonds impliqués dans le symbolisme aquatique. Dans le Nouveau Testament, dans Jean 3:5, nous avons une merveilleuse interaction entre Jésus et Nicodème, qui était un leader juif prominent et un membre du Sanhédrin, qui sont les autorités religieuses qui prenaient des décisions sur les questions de loi juive et de gouvernance. En d'autres termes, Nicodème, en tant que Juif érudit, était quelqu'un qui aurait dû reconnaître les principes de renaissance. Mais dans cette histoire, cela lui échappe complètement. Dans Jean 3:1-7 il est écrit :
« Il y avait un homme des pharisiens nommé Nicodème, un chef des Juifs. Celui-ci vint de nuit auprès de Jésus, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui. Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. »
Deux choses vraiment intéressantes se passent dans ce passage. Premièrement, Nicodème semble n'avoir aucune connaissance ou compréhension de la notion de renaissance spirituelle. Il n'a aucune idée de ce que Jésus veut dire par « être né de nouveau ». D'une certaine façon, c'est assez choquant que Nicodème ne comprenne pas ce que Jésus veut dire par cela parce que la renaissance spirituelle était un principe prominent de la tradition hébraïque et israélite ancienne, comme nous venons de le noter avec l'histoire du déluge. Donc si quelqu'un aurait dû comprendre le principe de renaissance spirituelle, c'aurait dû être Nicodème. Il siégeait quand même au Sanhédrin en tant qu'autorité religieuse juive, quelqu'un qui connaissait la loi. Mais cela pourrait avoir été une partie du problème. Il semble que, par la suprématie et les minutiae de la loi de Moïse, la doctrine de la renaissance spirituelle ait été en quelque sorte perdue ou remplacée ou négligée au point qu'elle était un concept étranger à ce stade pour Nicodème.
Deuxièmement, Nicodème semble n'avoir aucune compréhension de comment la renaissance spirituelle est liée à « être né d'eau ». Jésus lui dit de ne pas s'étonner. Nicodème devait être un peu confus. Il semble que Nicodème ait eu besoin d'un peu de temps pour réfléchir à la présence d'eau ou de liquide amniotique dans la naissance physique et à l'utilisation symbolique de l'eau ou du baptême dans la renaissance spirituelle. Dans ce passage, Jésus dit à Nicodème que sauf s'il naît d'eau, sauf s'il est baptisé, sauf s'il participe à ce rite sacré, il ne peut en aucune façon voir le royaume de Dieu. La renaissance spirituelle est essentielle. C'est ça que Jésus dit à Nicodème.
Mircea Eliade dit ceci de la connexion entre les eaux primordiales, qui sont la source d'où la vie émerge, et le baptême dans la tradition chrétienne. Il dit :
« Le baptême devient l'instrument principal de régénération spirituelle. Car l'immersion dans l'eau du baptême équivaut à être enterré avec le Christ. Ne savez-vous pas, a écrit Paul, que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés ? L'homme meurt symboliquement avec l'immersion et renaît, purifié, renouvelé, tout comme le Christ est ressuscité du tombeau. »
En parenthèse, l'adhérent devrait être pleinement submergé dans les eaux primordiales, les eaux du baptême, pour que le symbolisme tienne, ce que nous voyons quand la terre a été pleinement immergée dans les eaux du déluge et quand Jésus a été pleinement immergé lors de son baptême dans le Jourdain. Nous lisons dans Matthieu 3:16 que :
« Jésus, lorsqu'il fut baptisé, sortit aussitôt de l'eau. »
Des liens symboliques importantes entre la naissance physique et la renaissance spirituelle sont complètement perdues si le baptême n'est pas un baptême d'immersion totale. Cela semble avoir constitué une caractéristique importante du rite original. Il y a tant de couches et de couches, que nous devrons reporter à des leçons futures, mais notez que ce symbolisme implique que la vie de l'homme naturel reste pour toujours brisée, désorganisée et informe sauf s'il ou elle naît des eaux primordiales, jusqu'à ce qu'il ou elle naisse spirituellement. Celui qui n'est pas né spirituellement reste perpétuellement non créé dans un état de confusion et de chaos. Chaque création alors, surtout l'homme nouveau, a un modèle paradigmatique dans la création de l'univers lui-même. Et c'est un peu le gros coup de pied.
Il y a beaucoup de choses à méditer ici, ce qui est précisément ce que les symboles sacrés sont censés faire : stimuler la réflexion intérieure, nous faire méditer sur les choses de la plus grande importance. En méditant sur la création du cosmos, tel qu'elle est enseigné dans la tradition primordiale, nous pouvons glaner une connaissance inestimable sur ce qui est nécessaire pour faire passer nos propres vies d'un état de chaos à un état de création.
En résumé, cataloguons quelques principes de la tradition primordiale :
Premièrement, au sein de la tradition primordiale, la création – la création du cosmos, de la Terre et de la vie – se voyait accorder une importance extraordinaire. Elle était primordiale. Les anciens n'hésitaient pas à s'attaquer au plus grand mystère du monde, comment la vie est apparue. Et pourquoi ? Parce que cela, la création, plante le décor littéralement et symboliquement pour la compréhension de tout le reste. C'est cet échafaudage dont j'ai parlé dans la leçon précédente. Surtout l'échafaudage pour enseigner des principes et vérités spirituels importants, comme la renaissance spirituelle. Les anciens plaçaient la création au premier plan. C'est comme s'ils savaient que si les êtres humains ne comprenaient pas comment le cosmos, la terre et la vie sont apparus, nous n'aurions pas une compréhension correcte de quoi que ce soit d'autre. Tout commence avec la cosmogonie ou la création du cosmos et de la vie elle-même.
Deuxièmement, au sein de la tradition primordiale, l'état pré-créatif est constamment présenté comme des eaux primordiales. Les anciens utilisaient l'eau pour symboliser, au minimum, (et il y a probablement beaucoup plus de raisons) trois aspects importants de l'état pré-créatif.
Numéro un, l'eau exprimait que l'état pré-créatif avait le potentiel d'apporter la vie, comme nous voyons l'eau le faire dans le monde physique.
Deux, l'eau bouillonnante ou agitée exprimait que l'état pré-créatif était composé d'une substance abondante, aussi abondante qu'une mer, qui était sans forme, une substance qui était chaotique et inorganisée. Ainsi, un principe important de la tradition primordiale est que le cosmos a été créé à partir de matière éternelle préexistante, une description qui est pleinement conforme à la science moderne. La tradition primordiale rejette catégoriquement la création ex nihilo.
Numéro trois, l'eau exprimait l'état pré-créatif de beaucoup plus que l'univers physique. Elle était utilisée par les anciens pour symboliser l'importance profonde de la naissance, tous types de naissance, mais surtout la naissance spirituelle. Ainsi, nous nous attendons à voir la naissance spirituelle jouer un rôle extrêmement important dans la doctrine enseignée au sein de la théologie de la tradition primordiale.
À ce stade, si vous avez été un étudiant attentif, vous remarquerez que je n'ai pas encore expliqué comment la vie ou comment le cosmos est apparu, seulement qu'ils sont apparus à partir d'eaux primordiales symboliques. Pour la réponse au mystère central du monde, comment le cosmos, la terre et la vie sont apparus, vous devrez suivre la prochaine leçon où je promets de révéler la réponse.
Cela conclut cette édition de La Tradition Primordiale. Pour l'instant, rappelez-vous, dans les mots de William Shakespeare :
« La connaissance est l'aile avec laquelle nous volons au ciel. »
Je suis Jack Logan. Je vous verrai à la prochaine leçon de La Tradition Primordiale.